Pourquoi intervenir sur un arbre ?

Les raisons de vouloir réduire le volume de son arbre ou de l’enlever sont multiples et variées : il fait de l’ombre à la piscine et les feuilles y tombent ; on a peur qu’il s’abatte sur la maison ; il devient trop haut ; problèmes créés par les racines qui augmentent et peuvent détériorer les revêtements et les constructions ; …

Il existe différentes façons de résoudre ces problématiques, tout en permettant d’harmoniser l’environnement de l’homme avec l’arbre.

Chaque arbre se suffit à lui-même et les raisons qui poussent à intervenir sont liées à sa proximité avec les êtres humains et leurs infrastructures.

Tout d’abord, abattre son arbre ou le démonter, si l’espace est insuffisant, n’est peut-être pas la solution. En ces périodes de canicule, les zones d’ombre sont de plus en plus précieuses.

Si toutefois les raisons de s’en débarrasser sont plus nombreuses que de le conserver, il existe 2 techniques pour le faire : l’abattage (coupe au pied si l’environnement le permet) ou le démontage (enlever bout par bout).

L’arboriste élagueur grimpeur est le plus souvent confronté à des abattages difficiles, délicats, et doit procéder au démontage.

Si l’état sanitaire de l’arbre le permet, il se munit de « griffes » pour grimper. Et, si la proximité avec divers ouvrages est trop forte, il procède à des rétentions. Le but étant de retenir chaque morceau à l’aide d’une corde, de contrôler la chute, et ainsi de protéger les bâtiments. Ce procédé fait appel à un kit de rétention.

Les griffes en question se plantent dans le bois et l’élagueur a donc des appuis, qu’il y ait ou pas des branches. Bien entendu, chaque « pas » crée une plaie à l’arbre. Il est donc interdit d’utiliser ce mode de grimpe sur un arbre que l’on souhaite conserver.

Si la résistance mécanique du sujet est compromise, l’ancrage se fait sur un autre arbre. Si cela est possible, le recours à une nacelle est à privilégier.


Pourquoi réaliser une taille raisonnée plutôt qu’une taille sévère ?

Si les raisons de conserver votre arbre est plus forte que de le supprimer, une taille trop légère ne résoudra pas votre problème ; et une taille trop sévère endommagera votre arbre, sans résoudre à long terme votre problématique. Il est donc important de comprendre comment un arbre vit pour trouver la bonne manière de l’élaguer.

Tout d’abord, l’ensemble des arbres produisent une sève brute qu’ils transforment en sève élaboré grâce à leur feuillage. Celle-ci est stockée dans l’ensemble des branches de l’arbre, afin de passer la saison froide. Lui enlever trop de feuillage et trop de bois l’affaiblira. Il est préconisé d’élaguer >30% de l’ensemble du houppier (ensemble des branches, des rameaux et des feuilles).

De plus, chaque coupe crée une plaie, rompt la barrière les protégeant des différents pathogènes, et provoque des maladies.

 Ne pas couper une charpentière (branche reliée directement au tronc) est donc préférable, et il faut privilégier les coupes de diamètres les plus petits possible.

Chaque branche doit être coupée sur « tire sève ». Ce procédé consiste à sectionner le bois juste après une pousse. Cela prévient la formation de chicot ou la création de rejets (plus fragiles qu’une branche initiale).

Broyeur de branches

Le broyeur de branches fait partie des outils indispensables de l’arboriste élagueur.

Parmi la multitude d’instruments, le broyeur est sûrement celui qui soulage le plus le travail au sol. Ses rôles principaux sont :

  • Réduire significativement les volumes de branches et rameaux des arbres taillés.

Effectivement, si on prend l’exemple d’un chêne taillé par nos soins en réduction de houppier à la fin novembre, pour un volume d’environ 4 m 3 de branchages défourchés au départ (section des rameaux inférieur à 10 cm), nous nous retrouvons avec un volume de 0,6 m 3 de broyat à l’arrivée. Le volume est donc divisé par presque 7, soit 85% de réduction !

Bien entendu, cette valeur n’est précise que sur cet exemple concret. Cette réduction varie en fonction de l’essence de l’arbre, de la saison à laquelle il est coupé (feuillage ou pas), du type de broyeur utilisé, de ses réglages, etc.

  • Valoriser les déchets verts (voir les différentes utilisations dans la seconde partie du sujet).

Il existe 3 types de broyeurs à rotor utilisés par les professionnels :

  • Marteaux : déligne le bois et le broyat en résultat est plus fin, plus tolérant avec le feuillage et les petits rameaux ;
  • Couteaux : meilleur rendement et le BRF en résultant est de la plaquette (plus grossier souvent utilisé dans les massifs des jardins publics) ;

Mixte (couteaux + marteaux) : meilleur rendement avec un broyat fin.

Valoriser les déchets verts

Le broyat, naturel, peut être utilisé pour une multitude de raisons :

  • Enrichir les sols : le BRF, du fait qu’il soit fragmenté, voit sa décomposition accélérée. La terre reçoit alors un apport d’azote et de carbone nécessaires à sa fertilisation. Il faut néanmoins être sensible au fait que, de par ce processus, il y aura un déséquilibre entre les 2. On peut parler de faim d’azote, cela reste négligeable si le broyat n’est pas enfoui sous terre et donc appliqué simplement en surface, en paillage. Toutefois, pour compenser cela, des solutions simples, efficaces et naturelles existent, comme celle de planter des pois ou des trèfles la saison précédent l’apport de broyat.
  • Garder l’humidité : le broyat disposé sur le sol fait office de couche protectrice contre le soleil. La terre se dessèche alors moins rapidement qu’en étant exposée directement aux rayons.
  • Contenir les herbes : disposé en paillage autour de vos plantations, ce tapis de Broyat Raméal Fragmenté en recouvrant les mauvaises herbes, les empêchera d’envahir votre potager. Autre exemple, mis le long d’un mur, il ne vous sera plus nécessaire d’y passer la débroussailleuse. Détail important, la base d’un arbre située à la surface du sol appelé « le collet de l’arbre » est une zone sensible. Il faut être vigilant à ne pas l’endommager en passant le rotofil ou en l’enterrant.

Utiliser cette technique revient tout simplement à reproduire ce qu’il peut se passer dans une forêt. Des éléments tels que des branches tombent au sol et se décomposent en surface …

Pour mémoire, l’article de loi n°2020-105 du 10 Février 2020 interdit de brûler des déchets verts sous peine d’une amende.

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